Conseils d’une enseignante pour réussir sa Licence de droit

La Licence de droit en chiffres

47 Universités de droit en France
40 000 places en L1 chaque anné
300 000 vœux formulés en Licence de droit sur Parcoursup 2023
3ème filière la plus demandée sur Parcoursup 2022
4 % de taux d’accès pour les Licences les plus sélectives sur Parcoursup 2022
28 % de taux de réussite en Licence

La Licence de droit est réputée pour sa difficulté. Voici les conseils d’une enseignante pour te donner les meilleures chances de la réussir.

Préparer sa rentrée

L’année universitaire est officiellement divisée en deux « semestres ». La réalité est qu’elle se déroule concrètement sur une période de huit mois. Le temps passe très vite ; il est donc indispensable d’être prêt(e) dès le mois de septembre. Si la période estivale doit naturellement être l’occasion de se reposer et de se divertir, elle ne saurait être synonyme d’oisiveté. Profites-en pour lire la presse et, si tu entres en L1, pour revoir tes cours de philosophie et d’histoire de terminale. C’est aussi l’occasion de te renseigner sur l’organisation des études et échanger avec d’anciens étudiants pour avoir un retour d’expérience. Si tu entres en L2 ou en L3, prends le temps de ranger, classer et relire tes cours de l’année précédente ; ils contiennent en effet des fondamentaux dont tu auras besoin durant toute ta scolarité. Il faut les conserver précieusement, ils pourraient servir au moment de passer des concours ou examens. Tu peux aussi utilement te remémorer la méthodologie des exercices juridiques. Concentre enfin ton attention sur la recherche de stages et la découverte des métiers qui pourraient t’intéresser.

Pour te permettre de prendre un excellent départ, le CFJ propose avec sa prépa Mission-Droit, des stages de pré-rentrée. Organisés avant la rentrée universitaire (entre fin août et fin septembre), ils ont pour objet de te donner un temps d’avance en te familiarisant avec le vocabulaire juridique, en te présentant les principales notions étudiées pendant l’année et en te donnant des conseils d’organisation, de méthode et de travail pour l’année à venir.

Ne pas céder à la tentation de l’absentéisme

Chaque semestre universitaire comporte deux unités d’enseignement (UE) : l’unité des enseignements fondamentaux (UEF) et l’unité des enseignements complémentaires (UEC). Les UEF donnent lieu à des cours magistraux (CM) et à des travaux dirigés (TD) alors que les UEC ne sont enseignées qu’à l’occasion de cours magistraux. Il n’y a donc pas de contrôle continu pour ces dernières.

Si la présence en TD est obligatoire, assister aux cours d’amphithéâtre est laissé à la discrétion de chacun. La tentation de l’absentéisme est alors très forte. Il est toutefois important de ne pas y succomber. D’abord, parce qu’aucun manuel n’équivaudra jamais exactement au cours dispensé par le professeur qui jouit d’une entière liberté dans le choix des thèmes abordés ; ensuite parce qu’en termes d’apprentissage, rien ne vaut une première écoute du cours et une prise de notes personnelle. Enfin, il serait dommage, alors que tu as été admis(e) à l’université, de te priver de la qualité et de la richesse des enseignements qui y sont proposés. Certains professeurs marqueront profondément, par leur charisme, ton cursus. 

Profite également du confort des installations de ton université : bibliothèque, espaces de travail individuels et collectifs, restauration, accès aux nouvelles technologies et même sur certains campus, à une salle de sport.

Organiser son travail 

L’année universitaire est très différente de celle du lycée. Tu es désormais libre de t’organiser comme tu le souhaites.

Les emplois du temps comportent, par semaine, une quinzaine d’heures de cours d’amphithéâtre auxquelles s’ajoutent deux ou trois séances de TD d’une heure et demie, selon les semestres et le niveau d’étude. Si cela représente beaucoup moins d’heures qu’au lycée, ce n’est pas parce qu’il y a moins de travail. Les études de droit exigent en effet une quantité importante de travail personnel. 

Il ne s’agit toutefois pas seulement de beaucoup travailler ; il faut surtout apprendre à travailler efficacement. Cela implique une organisation minutieuse car les semaines seront chargées. À l’issue de ton inscription pédagogique, tu auras connaissance de ton emploi du temps hebdomadaire. Habituellement, il comporte quelques plages horaires sans cours ni TD. Libre à toi alors d’aménager ces créneaux pour planifier l’apprentissage des cours, l’étude des fiches de TD, la préparation de tes devoirs à la maison, etc. Chaque semaine, il est recommandé d’adapter ton planning de travail pour rester maître de ton organisation ! Et il faudra être endurant(e) et garder le rythme pendant toute la durée du semestre.

Travailler régulièrement 

Ne te laisse pas surprendre par les partiels et le rythme de travail attendu ! 

Tu vas ainsi devoir assimiler de nombreuses nouvelles notions, mais aussi apprendre, en un temps record, à maîtriser la méthodologie des exercices juridiques. Pour progresser, il est donc essentiel de travailler de façon régulière. Ne pas attendre la semaine précédant les partiels pour « bachoter » et espérer décrocher la moyenne !

Dans les matières fondamentales, la note de contrôle continu reflète la régularité du travail fourni par l’étudiant. Cette dernière est en effet le résultat d’une combinaison de plusieurs notes obtenues tout au long du semestre (devoirs maison, participation orale, contrôles de connaissances, galop d’essai, exposé…). Les moyennes obtenues en TD se compensant avec les notes de partiels, il est judicieux de concentrer ses efforts sur les matières fondamentales pour tenter d’obtenir des points d’avance.

Pour autant, il ne faut pas délaisser les matières complémentaires, même si, en l’absence de contrôle continu, la tentation est grande. Il est toutefois recommandé d’assister aux cours et de prendre des notes, de les mettre en forme régulièrement, de sorte à pouvoir être apprises dès que la charge de travail le permettra. 

Si tu crains de ne pas y arriver seul(e), sache que le programme Mission-Droit du CFJ peut t’apporter une aide précieuse. Chaque semaine, un enseignant t’aide à préparer ta fiche de TD et à réaliser les exercices qu’elle contient. Tu mets alors toutes les chances de ton côté pour assurer une bonne note de contrôle continu et ainsi obtenir des points d’avance.

Disposer des bons outils de travail

Pour travailler efficacement, encore faut-il être bien équipé(e).

Tout d’abord, tu ne te passeras que difficilement d’un ordinateur portable ou d’une tablette te permettant de prendre des notes durant les cours. Le support informatique te permettra de corriger, mettre en forme et compléter facilement tes notes. En L1, tu vas découvrir de nouvelles notions, accompagnées d’un vocabulaire nouveau, que tu ne comprendras pas forcément du premier coup (« principe de non-rétroactivité », « inconstitutionnalité », « usus », « fructus », « abusus », « pyramide des normes »). N’hésite pas à compléter tes notes de cours en ajoutant les définitions des mots difficiles. En L2 et en L3, c’est la technicité des matières qui constitue la principale difficulté. En effet, passée la première année plutôt généraliste, tu es confronté(e) par la suite à des matières beaucoup plus ardues (droit administratif, procédure civile, droit de la responsabilité, droit des contrats spéciaux, etc.). 

Ensuite, tout étudiant en droit doit posséder un code civil car celui-ci est autorisé (et donc indispensable) durant les épreuves de partiels. Il existe plusieurs éditeurs mais les étudiants de licence affichent une nette préférence pour l’édition Dalloz.

Enfin, l’acquisition de manuels de cours n’est pas absolument indispensable. Pour les matières complémentaires, elle peut toutefois s’avérer utile pour compléter une prise de note éventuellement imparfaite. Pour les matières fondamentales, elle permet d’approfondir les thèmes travaillés en TD. Toutefois, tu peux préférer simplement consulter en bibliothèque les manuels dont tu as ponctuellement besoin. En outre, bien souvent, les étudiants ont également un accès informatique à un fonds documentaire numérisé extrêmement pratique.

Être connecté(e)

L’Université s’est considérablement modernisée depuis quelques années et la dimension numérique y tient aujourd’hui une place importante.

Tout d’abord, les étudiants possèdent très souvent un environnement numérique de travail (ENT) qui comporte plusieurs fonctionnalités. Outre une messagerie personnelle, l’ENT donne également accès à votre emploi du temps, à l’annuaire des personnels administratifs, des étudiants et des enseignants, ainsi qu’à des ressources pédagogiques et documentaires. 

Ensuite, les sites des Universités constituent bien souvent une véritable mine d’informations ; ils te permettent en outre d’effectuer un grand nombre de démarches à distance. Prends le temps de découvrir le site de ton Université lors de ton entrée en L1.

Enfin, il est recommandé de suivre les actualités de ton Université sur les réseaux sociaux (facebook, twitter, linkedin). De nombreuses informations utiles y sont régulièrement transmises (dates des partiels, modalités de consultation des copies, mouvement de grève, colloques, etc.).   

Rester serein 

Les études de droit sont devenues exigeantes, d’abord en raison de l’instauration de la procédure d’admission Parcoursup qui a créé une sélection à l’entrée à l’Université, ensuite parce que le taux de réussite de la licence est faible (moins de 30%), enfin parce qu’il existe désormais une sélection à l’entrée en Master 1 (via la plateforme Mon Master). On note en outre depuis quelques années une volonté d’attirer les excellents élèves qui se seraient volontiers plutôt tournés vers une prépa, par exemple avec la création des collèges de droit, des doubles licences ou encore des prépas D1.

Pour toutes ces raisons, il est parfois difficile de ne pas céder à la pression. La L1 est bien souvent source d’inquiétudes (saut dans l’inconnu, absence de note dans les matières complémentaires, sévérité des notes dans les matières fondamentales, charge de travail personnel…). La L2 est l’occasion d’une amplification des connaissances avec la découverte de matières techniques et d’une accélération du rythme des enseignements. Quant à la L3, elle constitue l’année charnière dont les résultats comptent pour la sélection à l’entrée en Master.

Malgré une ambiance jugée concurrentielle par certains étudiants, il est important de conserver une certaine sérénité. Si un travail régulier doit être fourni toute l’année, il ne doit pas être synonyme d’isolement ou de repli sur soi. À cet égard, tu pourrais apprécier les journées d’intégration qui sont organisées chaque année pour accueillir les nouveaux étudiants.

Réussir sa Licence, c’est aussi profiter, dans une juste mesure, de sa vie d’étudiant. Les Universités proposent d’ailleurs un large choix d’activités sportives, culturelles, musicales et associatives qui peuvent même rapporter quelques points bonus : profitez-en ! Pour te tenir informé(e) de l’actualité de la vie associative, adhère aux réseaux sociaux de ton Université !

Préparer son avenir professionnel

La Licence constitue la première étape qui te conduira vers ton futur métier. La L2 est le moment propice pour mener une réflexion sur votre orientation. Alors que la plupart des matières de première et de deuxième année sont imposées et communes à tous les étudiants, celles de troisième année sont en effet librement choisies. Or, il est impossible d’opérer un tel choix sans avoir au préalable mené une réflexion sur les débouchés qui pourraient t’intéresser.

Cette réflexion passe d’abord par la découverte des différents métiers accessibles après des études de droit. Les sites dédiés sont nombreux, comme celui de l’Onisep. Tu bénéficies bien souvent dans ton Université d’une salle de documentation dédiée à l’orientation, d’entretiens individuels, d’échanges avec des étudiants plus avancés dans leurs études ou encore d’ateliers d’aide à la rédaction d’une lettre de motivation ou d’un CV. Renseigne-toi !

Ta réflexion peut ensuite être nourrie par la réalisation de stages d’observation durant les congés d’été. La recherche de stages est une démarche fastidieuse qu’il faut entamer assez rapidement puisque les occasions sont peu nombreuses avant la procédure de sélection qui t’attend à l’entrée en Master 1. A noter que sur les ENT, sont régulièrement publiées quelques offres de stages. Consulte-les !

Fanny Luxembourg
Enseignante en droit civil
Directrice pédagogique du Centre de formation juridique

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